Mémo : Le coût prohibitif des abonnements Canalbox en Afrique

De nombreuses ONG, notamment occidentales, dénoncent régulièrement les coupures d'Internet en Afrique. Même si ces critiques peuvent sembler fondées en Europe ou en Amérique du Nord, quelle est leur utilité en Afrique si la plupart des foyers africains ne peuvent de toutes façons pas payer les accès internet qui leurs sont proposés?

Ainsi les prix imposés par certains fournisseurs d'accès en Afrique sont la première barrière qui empêche l'accès à l'information. Dans les pays francophones, même si Vincent Bolloré doit céder ses activités logistiques, sa filiale Group Vivendi Africa déploie la fibre dans un nombre croissant de pays francophones.

Les tarifs proposés par Vivendi Africa vont de 15000 CFA par mois pour un accès de base à 10 Mbps (Togo) à plus de 50000 CFA mensuel pour un accès à 50 Mbps, soit  plus de 600000 CFA par an. Les tarifs de Bolloré sont donc inaccessibles pour la plupart des foyers.

Le problème s'accentue quand on compare au prix du haut débit en France, où, par exemple, une Freebox à 30000 CFA par mois permet des downloads à 400 Mbps (et parfois plus de 700 Mbps).

Le tableau ci-dessous (basé sur les tarifs de Vivendi Africa au 25 janvier 2022) montre qu'en moyenne, les tarifs du haut-débit de Vivendi Africa sont vingt fois supérieurs à ceux du haut-débit en France (entre 8  et 39 fois plus chers suivant les cas). En prenant l'exemple des 400 Mbps de Free à 30000 CFA comme référence, pour être équitables, les offres Bolloré devraient être à 9000 CFA par an pour 10 Mbps, et à 45000 CFA par an pour 50 Mbps à condition que l'offre 10 Mbps permette réellement 10 Mbps, et que l'offre 50 Mbps permettre réellement 50 Mbps.

Colonne 1 : pays, colonne 2 : débit en Mégabits par seconde, Colonne 3 : prix mensuel en € (France), colonne 4 : prix mensuel en CFA, Colonne 5 : prix mensuel en US$ (RDC), colonne 6 : prix mensuel en CFA pour 1 Mbps, Colonne 7 : ratio prix du Mbps d'un pays/ prix du Mbps France.